BLEU BLANC BLUES : The blues à la française... Le french Blues Browser
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(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
Qu'est-ce qui pousse encore
À jouer ces trois accords
Quand je suis fatigué d'la vie ?
Mais qu'est-c'qui m'fait rejouer
Ce vieux tempo buté
D'où vient l'énergie du boogie ?
Est-ce la clarté du matin
Qui fait que j'm'sens bien
Quand je reprends ma guitare ?
Ou les couleurs de l'aurore
Qui font que j'chante encore
Sur la route au milieu du brouillard ?
Sur la route...
Serait-ce Excalibur
Ma guitare aux cordes si dures
Qui résonne en vibrant sous mes doigts ?
Ou l'énergie du désespoir
Qui fait toujours hurler les noirs
Dans ce gospel qui transfigure leurs voix.
Qu'est-c'qui me fait danser
Quand j'ai trop mal aux pieds
Pour marcher jusqu'aux puits ?
Mais qu'est-c'qui m'fait brailler
Quand je n'peux plus pleurer
Sur tous les espoirs évanouis ?
Est-ce le bruit sourd de l'enfer
ou le craqu'ment de la terre
Qui secoue ma mélancolie ?
Est-ce la ferveur d'un saint
Qui prie pour nous si bien
Qu'il refait rouler le boogie ?
Sur la route...
Serait-ce Excalibur
Qui fait toujours tomber les murs
Et me redonne le feeling à chaque fois ?
Ou l'énergie du désespoir
Qui fait toujours hurler les noirs
Dans ce gospel qui transfigure leurs voix ?
Qu'est-c'qui me pousse encore
À jouer ces trois accords ?
Mais qu'est-ce qui m'fait rejouer
Ce vieux tempo buté ?
Sur la route, sur la route, sur la route, sur la route...
Encore
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BILL DERAIME : L'OISEAU DE NUIT
(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
L'heure est austère au fond d'mon lit
Les yeux ouverts sur l'infini
Les yeux ouverts sur la nuit noire
Dormir pour fuir le purgatoire.
Comme un enfant abandonné
Dans les bras d'sa mère bien aimée
Dormir enfin, seulement rêver
Jusqu'au matin tout oublier.
Dis-moi, ma sur, dis-moi pour la sortie
J'entends ton cur qui bat, comme un signe de vie
Dis-moi, ma sur, dis-moi
Quand est-ce qu'on sort ?
Le désespoir, non c'est sûr, c'est pas la mort.
Je connais bien cet oiseau-là,
Oiseau de nuit, oiseau de proie
Il vient chaque fois que j'suis blafard
Et m'ronge la foi, vieux charognard.
Il vient hanter mes insomnies
Et quand il s'envole dans la nuit
Y m'maisse au bord du précipice
Sans garde fou, là où ça glisse.
Dis-moi ma sur, dis-moi, pour la sortie
J'entends ton cur qui bat comme un signe de vie
Dis-moi ma sur, dis-moi
Quand est-ce qu'on sort
Le désespoir, non c'est sûr, c'est pas la mort.
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(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
Tant qu'il est encore temps
Et même s'il est trop tard,
C'est toujours le même temps
Qui sépare et répare.
Tant qu'il est encore temps,
Avant la fin de l'histoire
À temps et contre temps
Mon frère, il faut bouger pour croire.
Refrain :
Il faut bouger, il faut bouger,
Il faut bouger, bouger,
Quand le train entre en gare
Il faut bouger,
Bouger.
Pour que se relèvent ceux,
Ceux qui tombent dans la rue,
Les fantassins boiteux,
Les soldats inconnus.
Pour que tombe le faux dieu
De son ciel sans issue,
Et se relèvent tous ceux,
Mes frères, que les crises ont perdus.
Refrain :
Il faut bouger, il faut bouger,
Il faut bouger, bouger,
Quand le train entre en gare
Il faut bouger,
Bouger.
Une porte fermée,
D'autres portes ouvertes
Dans l'immense cité
Pour que soit découverte
La vérité qui crie
Toujours imprudemment
Son amour incompris
Toute seule, au milieu des marchands.
Refrain :
Il faut bouger, il faut bouger,
Il faut bouger, bouger,
Quand le train entre en gare
Il faut bouger,
Bouger.
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(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
Demain tu m'dis qu'tout ira bien,
Demain y'aura tous les vaccins,
Mais demain oh demain, c'est tell'ment loin.
Demain tu m'dis qu'tout s'ra divin,
Demain chanteront les lendemains,
Mais demain, oh demain c'est tell'ment loin.
Aujourd'hui tout va mal
La trappe s'est refermée
Sans lumière, à fond d'cale,
Clandestin oublié
Je n'entends pas claquer les voiles
De ton voilier.
Demain, tu m'dis qu'des jours viendront,
Demain où j'm'arracherai du fond,
Mais demain, oh demain c'est tell'ment loin.
Demain le mont'rai sur le pont,
Demain, je verrai l'horizon,
Mais demain, oh demain c'est tell'ment loin.
Voir flotter les nuages
Sentir le vent des îles,
Les embruns sur le visage
Et le voilier qui file
respirer l'air du large
Ainsi soit-il.
Demain, je n'demande qu'à te croire,
Demain, chacun aura sa part,
Mais demain, oh demain c'est tell'ment loin.
Demain, si le voyage est long,
Demain on vivra sur le pont
Mais demain, oh demain c'est tell'ment loin.
Atteindre le rivage
Sous les hauts cocotiers,
Marcher le long d'une plage
Et se laisser tomber
À l'ombre d'un feuillage hospitalier.
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BILL DERAIME : CROIRE EN LA VIE
(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
Regarde droit devant,
Défense de vieillir
Ne plus s'retourner
Faire confiance à l'av'nir
Relever le défi :
Croire en la vie.
Garder l'esprit ouvert
Ne jamais plus se raidir,
Aimer la terre
L'eau et l'air qu'on respire
Parier sur l'utopie :
Croire à tout prix.
Après l'échec douloureux
Pleurer amer'ment,
Repartir un peu mieux
Se révolter souvent,
Même les jours maudits :
Croire toujours en la vie
Refrain :
Croire en la vie
Croire en la vie
Obstinément à tout prix :
Croire toujours plus en la vie
Ne jamais s'résigner
Chercher l'ouverture,
Traverser, résister
Jusqu'au bout d'l'aventure
Retrouver l'énergie :
Croire en la vie
Sans changer de but
Savoir changer d'direction
Continuer la lutte
Dans l'effort tenir bon
Pour libérer l'esprit :
Croire toujours en la vie
Refrain :
Croire en la vie
Croire en la vie
Obstinément à tout prix :
Croire toujours plus en la vie
Ouvrir grand les bras
À tout c'qui arrive et qui vient
Faire encore un pas
Sur un nouveau terrain
Loin jusqu'à l'harmonie
Croire en la vie.
Regarder droit devant
Défense de vieillir
Patienter résolument
Toujours avec le sourire
Bousculer l'inertie :
Croire toujours en la vie
Refrain :
Croire en la vie
Croire en la vie
Obstinément à tout prix :
Croire toujours plus en la vie
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(Bill Deraime) 1994. CD Carrère Music
Éditions Cézame-Argile
Les nuages passent
Nonchalamment dans le ciel bleu,
Toujours à la même place,
Il a l'air heureux.
Assis au bord de l'eau
Comme un vieux matelot,
Assis au bord de l'eau
Il regarde partir les bateaux.
À force de regarder
Ses yeux restent plissés.
Ils ont déjà dépassé
La ligne d'horizon bleutée
Quatre-vingts ans demain, mais il est déjà loin.
Quatre-vingts ans demain,
Plus rien ne le retient.
À force de chercher
Il sait où est la liberté.
À force d'espérer
il a dépassé la réalité.
Celle qui chaque jour nous brise
Lui, ne le brise plus.
Elle ne trouve plus de prise,
Sur son dos courbattu.
Il parle à l'intérieur
À celle qui fait tout son bonheur.
Il l'a déjà rejoint
Mais personne n'en sait rien.
Paisible et solitaire
Muet devant la mer,
Il attend patiemment
L'éternité devant.
L'éternité devant.