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JJ MILTEAU
CD "Blue 3rd" 2003
Universal Music Jazz
par Fred Delforge
Personnage incontournable du paysage musical français, Jean-Jacques
Milteau n'en est pas moins ouvert sur le monde et sur les racines d'un
blues qu'il contribue chaque jour à faire évoluer. Harmoniciste
de talent, il a su adapter son jeu à ses compagnons de route et
on retrouve ses différents phrasés aux côtés
des plus grands noms de la variété ou du rock. Récompensé
en ce début d'année aux Victoires de la Musique pour "
Memphis ", son précédent ouvrage, Milteau a très
vite repris le chemin des studios et c'est dans le New Jersey, à
Englewood, qu'il s'est enfermé cette fois pour immortaliser le
travail qu'il a réalisé aux côtés d'un nombre
pléthorique de musiciens … Outre les habituels et incontournables
Manu Galvin (guitares), Benoît Sourisse (claviers), André
Charlier (percussions) ou Bobby Rangell (flûte), on entrevoit les
talentueux Howard Johnson (tuba et sax baryton), Zev Katz (basse et contrebasse),
Keith Carlock (batterie) et Riley Mullins (trompette).
_S'écartant quelque peu des itinéraires blues traditionnels,
JJ Milteau emprunte les chemins de traverse et voyage entre soul et jazz,
ne négligeant pas les influences plutôt rap de Gil Scott-Heron
qui interprète pour lui un intense " Home is where the hatred
is " de sa composition. De guests il va être question puisque
les chanteurs se succèdent au fil de ces treize pistes, en commençant
par la belle N'Dambi mais aussi avec Terry Carlier, génie méconnu
de la musique afro-américaine, qui se fendent chacun de deux titres,
apportant leur charme et leur talent à une musique qui ne manquait
pourtant pas d'attraits. Entre instrumentaux et titres chantés,
le cœur est tenté de balancer mais jamais l'ennui ne point
puisque chaque note se veut judicieusement placée, que chaque souffle
appelle une aspiration, que les diatoniques répondent aux harmoniques
et que ce " Blue 3rd " est excellent dans son intégralité
puisque Milteau y fait ce qu'il sait faire de mieux : jouer et être
naturel ! On signalera pour la forme le clin d'œil à Englewood
au travers d'un titre qui emprunte le nom de cette ville, celui à
Paris sur un " Paris Blues " sur lequel Terry Carlier nous offre
quelques mots dans la langue de Molière ou encore l'interprétation
aussi originale qu'instrumentale d'un " What a wonderfull world "
qui vient mettre un terme à ce superbe album qu'il convient de
ranger à plus d'un titre dans la catégorie des œuvres
abouties ! Une chose est certaine, 2003 restera dans les mémoires
comme l'année Milteau …
Fred DELFORGE (site zicazic.com)
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