ERIC TER
CD « NEW FUNKY FOLKS »

par Executive L. Woman et par Mehdi-Stanislao FOOLOWSKI

Un soir de passage chez un ami, mon regard se pose sur une couverture cartonnée faussement sage, où quelques bonshommes invitent à la danse sur les rythmes de cet inconnu (pour moi) dont je devine qu’il joue de la guitare et de l’harmonica. Un titre non moins évocateur « NEW FUNKY FOLKS » pour ces morceaux choisis au nombre de 7 en français ou en anglais. Une date mais pas de téléphone, tiens c’est qui ? On l’écoute ?
Ça me plait tout de suite. Rythmée l’histoire de ce Johnny qui voudrait mais qui visiblement a du mal à obtenir ce qu’il veut. Pas trop grave, c’est pas l’ moment d’ sombrer dans la mélancolie, bien au contraire… On a plutôt envie de tout prendre à la légère, comme Johnny qui va d’histoires en galères, mais garde le cœur gai. On se promène dans cette chanson comme par une matinée de printemps, soleil aidant, qui fait oublier l’hiver et les petites misères de la vie. Beau son, ça swingue, c’est gai. J’ai envie de danser… Bon allez, j’la remets !
Changement d’ambiance avec « BONNE BULLE » le second titre, ballade bluesy aux harmos évocateurs, un soupçon langoureux. Tire le rideau et ferme la fenêtre, c’est l’été, il fait chaud…Cool, Cool, pourquoi s’en faire. On a tout notre temps…
La magie continue avec « LONGUEUR D’ONDES » qui invite à l’insouciance. Un air de nostalgie, quelque peu dylanien. Pourquoi cette chanson me rappelle-t-elle mon adolescence avec délices ? Diabolo Menthe, coups de foudre et regards furtifs, balades entre amis. Retours en arrière… on est dans un train… on a 17 ans… et c’est vachement bon .
On se laisse transporter dans le monde d’ERIC TER, tantôt agité, un peu fou, parfois songeur, blues revisité façon troubadour ; on est sous le charme. Il se moque du quotidien et de ces petits travers, la vie à deux, la sourde oreille, les non-dits, les trop dits qu’on fait semblant de regretter ! C’est plein d’humour avec toujours ce p’tit rien d’autodérision qui rend le personnage sympathique ! Clin d’œil sur les histoires de couple, il mêle humour-amour avec brio dans « DIS-LE ».
Caresse du passé, « SOPHIE » c’est l’histoire d‘un doux souvenir, d’un amour de jeunesse au goût sucré qui traverse les époques. On avance dans ce disque, comme dans une tranche de vie, en se laissant bercer, surpris par l’énergie qui s’en dégage.
Suit un très bel instrumental, « BARROCO », aux accords puissants et légers à la fois, entrechats maîtrisés qui sonnent un brin « jazzy» ; le diable nous rappelle qu‘il maîtrise totalement son art et n’en est pas à ses débuts. J’apprends qu’il a joué sur plus de 200 titres, et avec des grands, ma foi ! (on n’est pas surpris !)
On en veut, on en veut plus, on en voudrait encore.
7 Titres, c’est court, trop court, j’arrive à la dernière plage sans m’en apercevoir. Je l’écoute en boucle, inlassablement, en attendant ses prochains concerts.
Franchement de telles découvertes, on en voudrait plus souvent, le paysage blues français est parfois si pathétique. A bon entendeur(s)…

Executive L. Woman (au chômdu)


PRISE DE TER, PAS PRISE DE TÊTE.

Dinosaur junior (une quarantaine presque soupçonnée), ce bluesman n’est pas prêt d’oublier ses collaborations avec les plus grands : Mick Taylor et consorts (et pas des plus mauvais). Flirtant avec le rock, draguant la pop, séduisant le folk et concluant avec le blues, Eric TER, qui n’est pas un « garçon facile », n’est pas encore prêt de s’allonger.


Ter : adv. Trois fois. Musique : Indique que le même passage doit être exécuté trois fois. C’est même pas vrai M’sieur Hachette ! Eric TER, lui, n’a pas besoin de faire trois fois le même passage pour rendre sa mélodie et ses textes intelligibles.


Pas de trémolos déchirants, ni à déchirer, pour se laisser aller à ces « complaintes » (mais qui s’en plaint ?) de bluesman qui n’hésite pas à manier le verbe à la façon Patrick Coutin du début, pas celui qui fait l’con sur la plage à draguer les minettes du camping des Flots Bleus.
Ce troubadour là ne vend pas son âme au diable mais il la donne, un peu comme dans le titre (I Give My Soul) du non moins célèbre Calvin Russel.
Ecouter le Père TER, c’est comme être dans un jacuzzi : des grosses bulles, des p’tites bulles, des senteurs, (l’autre gourde du Loft aurait demandé : mais qui a pété ?), on est enveloppé par une chaleur de sauna. Non, non, rien de soporifique, juste le cœur qui fait boum-boum, qui se repose et reprend sa course. Bref, on se fait travailler les esgourdes et tout le reste par un bijoutier du blues, un imprimeur de la Banque de France et c’est à ce moment qu’il faut toucher au grisbi salope !
Et qu’j’te jongle un FA, j’te ménestrélise un SI, j’t’acrobatise un DO et j’te flippe-flappe un RE. Tout cela pour pondre prochaînement, et Diable sait qu’il est beau cet œuf, un « New Funky Folks » tout goûtu et fondant dans les oreilles. Bill Deraime n’a qu’à bien s’tenir (Mais si j’t’aime mon Billou d’amour, mais fais gaffe Papa est un gangsTER Eric !)

Contact Eric Ter : 01 40 40 75 24

Mehdi-Stanislao FOOLOWSKI

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