PATRICE BOUDOT-LAMOT
"L'amour roule". 2001.
Autoproduction
par Christian Robquin
En veux-tu du bon blues ? En voilà. Du riche,
du beau, du subtil, du sensible qui te rappellera, bien sûr, certains
vieux standards ou certaines sonorités de bluesmen français
que tu aimes mais aussi de l'éclectique, de l'authentique, du poignant
qui t'aidera à supporter les maux de ta chienne de vie privée
de banlieusard (séparation, solitude, quête de l'amour
)
Le talent de Patrice Boudot Lamot réside dans
le fait qu'il maîtrise le registre du blues tant sur le bout des
doigts
que de la langue.
Bien sûr, il sait intelligemment « butiner
les Classiques » - sonorités, jeux instrumentaux, tempos variés,
thèmes traditionnels du blues : amour déçu, foyer
abandonné, départ en chemin de fer pour une nouvelle vie
-
mais surtout, il est unique dans l'art de « recycler » et de
personnaliser SON blues.
Il a l'art de tempérer ses sentiments de frustrations
et d'amertume par une bonne dose d'humour (« L'amour roule hors
de ses rails sans crier gare », « répétition
en solo dans une chambre sans écho », etc
)
Son savoir-faire de compositeur est également
remarquable : il se joue autant du bon vieux blues « qui tache »
(dans «Deux pièces/cuisine» ou «Faux-semblants»)
que de rythmes plus guillerets (n'en déplaise aux puristes qui
n'apprécieraient pas la nouvelle chanson française de type
«Têtes Raides, Tryo
») dans «Etrange étranger»
= clin d'il à Prévert, le poète, tout en se
permettant un son à la Ry Cooder qui évoque une musique
de «road-movie» (en péniche ?) dans «Près
du canal.».
Bref, tous les titres de cette «démo»,
aussi excellente sur le plan artistique que technique, nous transporte
vers un état de transe presque joyeuse, telle celle que l'on éprouve
parfois lorsqu'on fréquente les lieux saints du blues (l' Utopia,
par exemple) et que P. Boudot-Lamot s'y produit
Cette autoproduction frôle la perfection et
peu de chemin reste à parcourir pour qu'elle débouche sur
un honorable album (pour peu qu'il existe encore un producteur qui allie
fraîcheur d'esprit et ouïe non affaiblie).
Le «personnel» est impeccable puisque V.
Bucher et G. Szlapczynski soufflent et aspirent dans les harmonicas, que
A. Berkès «claviote» sur le piano, que C. Mèllies
à la basse et J. Bouladoux aux drums et percussions «se la
donnent» à la rythmique !
Ne boudons pas les mots que nous offre l'ami Boudot
Lamot
Contact : 06 62 34 82 96
mail : boudot.lamot@free.fr
site : http://membres.lycos.fr/boudotlamot/
Il a remporté le prix de La Fondation La Poste au Tremplin Blues
Sur Seine (novembre 2001) pour la qualité de ses textes en français.
Il a aussi été élu Bottlenet 2001 du meilleur artiste
acoustique (janvier 2002). |