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Gildas Arzel
1994 "Entrer dans la danse"
Kevin Organisation/EMI 829 350
par Jean Bakrim
Gildas Arzel est né en
Alsace mais de parents bretons.il a vadrouillé en
Syrie, au Pakistan, à la Réunion (dans le
sillage de son père qui travaillait dans les travaux
publics). Influences inespérées pour la suite
de son parcours.
A seize ans, en 1976, il revient en France, à
Marseille, et crée son premier groupe "Canada ".
Premier album "Sur les traces", qui marche plutôt bien
(1988, Colombia/EMI).
1991, sous son nom, il sort l'album "Les gens du voyage" qui
ne connaîtra pas le succès.
Pas découragé pour autant, il remet ça
en 1994 avec "Entrer dans la danse" qui ne décolle
pas non plus.
Ses principales influences ; Jeff Beck et Dan ar Braz, David
Gilmour, John Forgety, Richie Blackmore.
Son dernier album "Gildas Arzel" ( 1997), est du à
l'énergie de Jean-Jacques Goldman et de Erick Benzi
qui le tirent de sa retraite en 1996 pour mettre sur disque
tout son potentiel scénique.
C'est un multi-instrumentiste de talent qui maîtrise
le violon, le banjo, la mandoline, l'harmonica, le dobro, et
bien sûr la guitare. Il en possède d'ailleurs
une trentaine dont 2 Martin ramenées de Nashville. Il
écrit paroles et musiques de ses albums. Ami de
Jean-Jacques Goldman depuis 1988, il écrit à
sa demande 4 titres sur l'album de Johnny Halyday "Lorada"
puis des titres pour Florent Pagny, Roch Voisine, Nanette
Workman, Carole Fredericks et Michael Jones, à sa
plus grande fierté
Le disque "Entrer dans la
danse" n'a pas eu de succès. Pourtant c'est une perle
! C'est l'album qui fera donc l'objet de cette chronique.
Son album sent les embruns de
sa Bretagne natale, mélange de folklore et de rock
rugueux comme le granit. Les envolées de guitares
saturées, drapent des textes sobres et
évocateurs. Le mélange Blues-Rock et
instruments traditionnels ( cornemuse, banjo où
mandoline) confère une sorte de magie
irréelle. Le style est parfois planant laissant la
part belle à la voix chaleureuse de Gildas "les vents
commandent".
"Entrer dans la danse", est
percutant et vous gifle comme les vents d'ouest. Une rage,
vous entraînant dans un tourbillon de notes avec des
riffs résolument rock .
"Assez pour partager" n'est pas
en reste, avec de la wah-wah, de la disto et des solos
à couper au couteau. Dans son jeu, on ressent la
griffe du guitare héro, à l'image de Joe
Satriani, Eric Johnson, où Patrick
Rondat
Le mélange de violence
et de poésie crée un climat d'une richesse
inouïe, tout en nuances, à l'image de ces ciels
magnifiques que l'on peut admirer sur une plage bretonne.
Sûr que Gildas, en scrutant l'horizon doit communiquer
avec le regretté Rory Gallager.
"Ici" vous prend dans ses bras
et vous berce, avec un rythme syncopé et lancinant,
le genre d'air qui ne vous lâche pas et que l'on
fredonne involontairement . Un petit riff à la "De
Palmas", vient s'immiscer, comme un clin d'il.
"Je vois du Blues", morceau
généreux s'il en est, 5'52 d 'évasion,
est résolument rythmé, influences à la
Bryan Adams, solos aériens, harmonica. Un morceau
très dynamique
Gildas Arzel, à choisi
de marcher sur les chemins pierreux du show-biz sans faire
aucune concession. Il se rapproche "dangereusement" du
succès, mais craint de s'y brûler les ailes,
symbole de liberté. La reconnaissance du
métier est sa meilleure récompense.
Un artiste complet et
authentique à suivre de
près
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