Nous étions quelques-uns à avoir une réelle envie de découvrir en chair et en os ce groupe dont les deux disques apportent une vraie "nouvelle branche" sur l'arbre du blues.
Nous n'avons pas été déçus, tant sur le plan musical qu'humain ! Même si le restaurant ne se prête guère aux échanges verbaux (bonjour la disco pendant le repas, nous avons pu découvrir une bande de types (et leur ange gardien Laurie) affables, bons vivants, plein d'humour (il en faut pour garder la foi) et, lorsqu'ils sont montés sur scène, pétris de présence et de talent dûs à leur nombreuses expériences passées., ils nous ont interprété quelques-unes de leurs plus belles œuvres (Hopital Saint Jacques, Est-ce que j'ai tort, Bourbon street... et un "Walking on sunset" de John Mayall que nous avons joyeusement repris en choeur). Ils feraient (feront) un tabac dans tout festival digne de ce nom... car le public du Chesterfield Café ne mérite pas un groupe de cet acabit. Il y eut pourtant des moments de grâce intense comme celui où Jean-Pierre Froidebise est seul avec sa (magnifique) guitare slide prétée par un luthier de Chartres (KMG). A revoir donc dans une vraie salle de concert avec un public plus attentif !
Mike Lécuyer

 

Vu au Chesterfield café Froidebise, groupe de blues belge un peu jazzy mais blues tout de même .
Des excellents instrumentistes et showmen .
Basse, très solide, batterie également et là-dessus, se posent un harmoniciste-saxophoniste-clavier, Thierry Crommen, qui a entr'autres accompagné Michel Fugain et que je connaissais déjà puisqu'il venait de temps à autre jammer avec le Milteau-Serri band il y a quelques années, et enfin un chanteur-guitariste qui ne manque ni d'humour ni de savoir faire avec une science très aboutie des voicings (renversements d'accords) et une très grande maîtrise du jeu en slide avec en prime une bonne grosse voix travaillée à la clope cousue main et qui descend très bas dans le grave !
P.S. Il chante aussi bien en français qu'en anglais.

Mauro Serri

 

FROIDEBISE Cd "Freezin' to the bone". 1999
Blues Gems 658607 40002

 


FROIDEBISE Cd "Eroticomobile". 2001
Blues Gems 658607 40022

 

Kroniks des 2 disques :
Freezin to the bones
Eroticomobile

Discographie : ARTISTES F

Site Froidebise: http://www.froidebise.com

FROIDEBISE
au Chesterfield Café
janvier 2002

Impressions de quelques
spectateurs-musiciens-invités-fans :

 


OU ET QUAND ?
Par la morne nuit du 23-24 janvier je poussai mollement les battants de porte du CHESTERFIELD CAFE, afin d’y retrouver l’amical MIKE LECUYER, qui semblera toujours porter dans son cœur notre VERLAINE devise (de la musique avant toute chose…).
Dès l’entrée, une certaine satisfaction m’effleure à la vue de cet étrange nom « FROIDEBISE » tiens ! j’aime bien le titre…, fleurant bon la doulce France (en l’occurrence l’ancienne Belgique, de LIEGE précisément) programmé sur l’impérial(iste) ardoise de cet élyséen sanctuaire dangereux pour les poumons.

QUI ET QUOI ?
Que vous soyez sujet à d’incurables et terribles migraines récurrentes, donc par la même, aspirant légitimement à la sérénité des grands espaces vierges ; si j’avais un conseil à me permettre : une soupe, une aspirine, une cuillérée de PHENERGAN et au lit.
Ou alors récent couple illégitime désirant souper fin et chandelles, au son d’une musique romantique à n’en pas douter, c’est dans les « bonnes » (sic !) pages du FIGARO MADAME que vous dénicherez l’adresse adéquate. Voire et nonobstant, si votre es qualité de cousin vietnamien provincial de passage à GOUSSAINVILLE vous autorise à vous enquérir sur mon portable pro d’un endroit glamour offrant le bon plan (dixit) « tu connais pas un bon restau avec de bonne zique ? » je vous recommanderais dare-dare un billet spécial EUROSTAR et filer explorer LONDRES, qui ridiculise sans mal (musicalement j’entends, soyons magnanime) notre municipalité politically trop politique, justement.
C’est donc par dépit que j’atterris au CHESTERFIELD où il m’aura été permis d’être le témoin ébahi d’une métamorphose diabolique opérée, cette nuit, par le blues sur la personne de quatre belges ordinaires (s’il en est) plus vrai que nature : FROIDEBISE a un physique, une trogne quoi !
En effet d’aspect banal, bonasse, tous gentils et débonnaires, à peine le pied posé sur scène et leurs instruments empoignés, le premier accord plaqué solidifie l’atmosphère et les transfigure en un redoutable gang de rock et de blues : SAINT JAMES INFIRMARY (dans une adaptation française) devient le jet de la première pierre d’un mur du son qu’ils vont inexorablement bâtir au cours d’un set savamment construit de 90 minutes ; chaud devant !
D’entrée de jeu à l’impact des mots, rien ne peut m’empêcher, dans mon for intérieur, cette réflexion « quel potentiel, quelle santé, ils ont trouvé naturellement l’angle d’attaque pour chanter le blues et se faire comprendre par mon facteur berrichon (il n’a jamais mis les pieds à CAMBRIDGE), paf entre les deux yeux, je n’avais pas ressenti cette évidence depuis TELEPHONE, FRED BLONDIN, ALAIN RIVEY, BERKES, bon, bon ! affaire à suivre… ».
Je n’ai pas la réputation d’être indulgent mais force est de constater que peu de choses m’y autorise (à être indulgent) mais là, FROIDEBISE M’A CHOPE PAR LES COUILLES.

POURQUOI ?
La magie extraordinaire qui transfigure leur attitude se double par la même opération concernant leurs textes.
Le choix du mot simple, le plus juste, le premier, souvent, correspondance de l’esprit pour exprimer et dire, dire directement la chose telle qu’elle est ressentie. Ce choix impose avec évidence l’émotion de la bonne chanson sans arrière-pensée, sans bla-bla ni périphrase oiseuse.
C’est au guitariste de servir les textes, veinard détenteur d’une voix puissante et bien timbrée, se permettant quelques incursions dans les infra basses et ne profitant jamais d’effets rocailleux faciles ; hors pathos, uniquement le texte, au service de la chanson.
Je goûte moins les références topographiques U.S.A chromo, genre : BOURBON STREET, NEW-ORLEANS, dans le MISSISSIPPI je vais faire pipi... Mais bon sang il ne se passe rien à LIEGE ? monsieur SIMENON ?

COMMENT ?
L’école BELGE ou l’art et la manière d’optimiser un évident savoir-faire forgé à la rude école des clubs.
Désolé amis musiciens n’ayant point été présenté je vous désignerai sous vôtre fonction.
Leur expérience s’affiche sans ostentation, leur maîtrise n’a d’égale qu’une intacte et fraîche spontanéité.
Dans le détail : la section rythmique forte, sonne juste et précise, tapis idéal où s’immisce l’accompagnement toujours judicieux du guitariste, se permettant des mises en place impeccables ; okay, parfois lors de solos endiablés, la générosité du guitariste est un peu too much ; la teneur jazz rock de certaines chansons le contraint à force coups de volant intempestifs et moult freinages limite outside. Je dis stop ! Ne boudons pas notre plaisir, ça cause rock-blues ! amateur G.I.T ; c’est un autre casting, faut les papiers en règle..., exactement sur le fil du rasoir. Tout comme sa conversation et ses réparties à l’encan ; tour à tour drolatique, subtile et rapide comme un clin d’œil amusé, jamais pesantes. Nous sommes à des lieux du blues « comment vas-tu y’au d’poèle » pratiqué par certains éminents représentants (de commerce) hexagonaux, chaînons manquants entre ROBERT JONHSON et BIGARD... SHOW BIZ PRIEZ POUR EUX !
Non content d’être bon sur leurs instruments, FROIDEBISE a ce « petit plus » qui, si les petits cochons ne le mange pas, l’autorise à envisager un rôle d’importance dans la chanson tout court, FROIDEBISE possède tout bonnement la capacité d’écrire des chansons qui fonctionnent.
Ce « plus » se matérialise également dans leur quatrième homme, allure discrète mais pourtant, il tient avec brio le rôle du multi instrumentiste : excellent aux claviers, au saxo ainsi qu’aux harmonicas (tant diatonique que chromatique, et c’est bien agréable ce registre) enrichissant leur kaléidoscope musical, apportant une touche de sophistication à leur blues de bon aloi.

REPERTOIRE
Un répertoire axé sur le plaisir et la diversité.
Chansons originales pour axe principal, adaptations de standards, DYLAN, reprises pur jus, JOHN MAYALL et cerise sur le gâteau : mixe très réussi du « am I wrong » de KEB MO (chanté alternativement français anglais) .
un de leur point fort réside notamment dans leur faculté de faire tourner sans coup férir un tempo binaire implacable, une véritable autoroute, ZZ TOP mâtiné STONES (gasp). Autre point fort, et j’en termine, le guitariste est un plus qu’efficace maître SLIDER. C’est là d’ailleurs, à mon goût, quand seul et armé d’une guitare électrique métallique, que l’on atteint un grand moment d’émotion du spectacle ; idée : il déclenche un accord en pédale et sur ce soutien en fond sonore, aérien et éthérée, il glissa de magnifiques notes, BLIND WILLIE JONHSON électrifié oserai-je dire ?
Je manquerais à tous mes devoirs de ne pas vous indiquer un autre instant émotionnellement intense déclenché par l’apparition surprise de MAURO SERRI à la guitare, sur un titre, comme toujours authentique et humain : le sentiment à l’état brut. Le BLUES, rien que le BLUES…
Après le concert j’ai recherché ma vieille GOLF sous un vent glacé. FOIDEBISE me soufflait encore aux oreilles rue d’ARTOIS. Le BLUES, juste le BLUES.
Et voilà ma soirée !
Bien amicalement.
Patrice Boudot-Lamot
N. b : mon texte contient un private joke pas du tout subliminal.

BLEU BLANC BLUES
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